Il y a presque 3 ans jour pour jour, la gastronomie française faisait son entrée au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Hier, nos chers sénateurs ont retoqué en première lecture un projet de loi visant à indiquer la mention « fait maison » sur les cartes des restaurateurs… car autant le dire, 80% de ce que les restaurants proposent à leurs clients est sous-vide ou congelé. Depuis plusieurs années, les micro-ondes ont remplacé les chefs. Les industriels sont passés par là. Contrairement à de nombreuses professions, être cuisinier dans un restaurant ne nécessite aucun diplôme, donc aucune formation. Imaginez si votre coiffeur n’avait jamais appris à couper des cheveux.
C’est donc le bon moment pour regarder, ou revoir, cet excellent documentaire « un pavé dans l’assiette » diffusé sur France 5 il y a un an. On voit notamment toute la complexité de l’économie de la bouffe. De grands chefs étoilés sont souvent actionnaires d’entreprises de l’agro-alimentaire (celles qui fournissent la restauration en surgelés) et forment ainsi un lobby difficile à contourner. Ce n’est pas sans me rappeler la relation entre les médecins et les laboratoires pharmaceutiques. Il nous reste donc l’information et notre comportement de consommateur pour s’opposer à ces pratiques, pour refuser l’inacceptable puisque le législateur peine à réguler ce marché.
Bon appétit !
The Risottorialist 